La Renouée

La Renouée

Polygonacées :

Chenopodiacées

Amaranthacées – Nyctaginacées

Ficoïdacées ou Aizoacées

17ème TYPE

La RENOUÉE

Les Renouées, Polygonum (Polygonaceae), sont des herbes communes dans les lieux humides et que les Malgaches connaissent généralement sous le nom de varinakoholahy, allusion à leurs fleurs qui ressemblent un peu à des grains de riz, mais ne sont pas comestibles :
– Le genre Polygonum comprend 150 espèces qui peuvent être des plantes aquatiques, ligneuses ou grimpantes. Il y a 2 espèces indigènes à Madagascar dont une est également présente en Afrique, mais environ une quinzaine d’espèces y ont été introduites.
– Ces herbes ont des tiges à nœuds saillants et renflés (d’où son nom français) sur lesquels s’insèrent de grandes feuilles, un peu engainantes à la base, pourvues de stipules membraneuses soudées en une sorte de gaine, à bord supérieur frangé autour du nœud de la tige. Son nom scientifique, Polygonum, se rapporte à la même particularité : poly signifiant « beaucoup » ; gonum « genou ».
– Les fleurs sont groupées en panicules terminales, pourvues à leurs ramifications de bractéoles soudées en gaine à la manière des stipules. Les fleurs sont bisexuées. Elles comprennent : un périanthe à 5 pièces, blanc ou rosé, de 4 à 9 étamines et un ovaire trigone, à 3 côtes saillantes, renfermant un seul ovule, surmonté de stigmates capités.
– Cet ovaire se transforme en un petit akène trigone qui reste enveloppé du périanthe persistant.

renouee

PLANTES VOISINES

a) L’oseille, Rumex acetosa (Polygonaceae), est souvent cultivée dans les jardins pour ses feuilles acidulées qui sont consommées après cuisson. L’oseille sauvage ou patience ou rhubarbe sauvage, Rumex patientia (Polygonaceae), est commune dans le Centre, autour des villages ou sur le bord des chemins. Elles sont connues des Malgaches sous les noms de famelomana ou lavaravina.
– C’est une plante herbacée à longues feuilles lancéolées, ondulées ; ses fleurs sont verdâtres et son fruit est un akène trigone.
– Elle est originaire d’Europe orientale, on la trouve surtout en Europe et en Amérique du Nord
– Ses feuilles à saveur très acide sont administrées en infusion aux enfants lorsqu’ils ont la colique.
– Le suc, des feuilles et des racines, exprimé est utilisé par les empiriques de la Réunion et de Maurice, contre les maladies de la peau. Il redonne à celle-ci un touché lisse, agréable.
– Sa racine est aussi utilisée pour ses propriétés laxatives.

b) Les antigones sont de gracieuses petites lianes, introduites d’Amérique tropicale et souvent cultivées pour l’ornementation des tonnelles. Leurs fleurs sont pourvues d’un calice rose, longuement persistant.

Ces plantes constituent la famille des Polygonacées caractérisée par ses fleurs apétales, hermaphrodites et à ovaire anguleux.

FAMILLES VOISINES

Les Chénopodiacées ne diffèrent guère des Polygonacées que par leur ovaire et leur akène arrondis, au lieu d’être anguleux.

a) Les chenopodes, Chenopodium (Chenopodiaceae), servent de type à cette famille :
– Ce sont de mauvaises herbes, originaires d’Amérique du Sud, mais introduites à Madagascar d’Europe, vers la fin du siècle dernier et qui pullulent maintenant autour des villages du Centre.
– Leurs feuilles alternes assez grandes et molles dégagent quand on les froisse une odeur forte et désagréable qui leur a valu le nom vernaculaire de taimborontsiloza qui signifie « crotte de dindon » et a pour nom scientifique : Chenopodium botrys (Chenopodiaceae).
– Le suc de ces feuilles a des propriétés vermifuges, bien connues des malgaches, aussi bien que des créoles.
– Ses fleurs forment de grandes grappes terminales. Elles sont petites et pourvues d’un calice vert à lobes soudés.

b) La betterave potagère, Beta vulgaris (Chenopodiaceae), cultivée pour sa racine renflée à saveur sucrée et la bette ou poirée, Beta vulgaris var. ‘Cicla’ (Chenopodiaceae), chez laquelle la nervure centrale et le pétiole des feuilles sont charnus et comestibles sont couramment plantées dans les jardins maraîchers, puis vendues sur le zoma de Tananarive.

c) L’épinard, Spinacia oleracea (Chenopodiaceae), est plus rare. On le remplace le plus souvent, par la tétragone qui est cependant loin d’en avoir la saveur.

Les Amarantacées ont un périanthe constitué de sépales membraneux, secs. Leurs akènes sont souvent pourvus de pointes adhésives :

a) Les amaranthes, Amaranthus (Amaranthaceae), sont des mauvaises herbes très communes dans toute l’île, autour des villages et au bord des ruisseaux et des chemins. Certaines ont des feuilles et des inflorescences pourpres. Les Malgaches en consomment souvent les feuilles comme brèdes, c’est pourquoi ils les appellent anampatsa, anambano.

b) Les Irésines, Iresine herbstii (Amaranthaceae) et les alternanthères, Alternanthera (Amaranthaceae), servent si souvent de bordures dans les jardins, en raison de leurs feuilles colorées en rouge ou en jaune et de la facilité avec laquelle ils se bouturent. Ils sont à ranger aussi dans cette famille. Les créoles les nomment souvent « vieux garçons »

c) Il faut citer aussi, l’achyranthe rugueuse, Achyranthes (Amaranthaceae) :
– Qui est une des mauvaises herbes les plus répandues, non seulement ici, mais dans le monde entier.
– Ses akènes sont en effet pourvus de nombreux petits crochets qui leur permettent d’adhérer aux vêtements ou aux toisons des animaux.
– Les Malgaches lui ont donné les noms de fandrangozaza (qui s’accroche aux enfants) et de tsipolimena (tsipolitra : fruit adhésif du biden) et (mena qui signifie rouge, en malgache)

Les bougainvillées font partie la famille des Nyctaginacées

Les bougainvillées, Bougainvillea spectabilis (Nyctaginaceae), superbes arbustes grimpants, comptent parmi les plus beaux ornements de nos jardins. Ils sont originaires d’Amérique centrale et nous viennent sans doute de la Réunion :
– Leurs branches flexibles portent de nombreux aiguillons recourbés et des feuilles alternes, entières.
– Les fleurs petites, jaunâtres, peu intéressantes sont groupées par 3, au centre de 3 splendides bractées, d’un violet plus ou moins soutenu ou parfois rouges. Ce sont ces bractées qui rendent la plante si décorative. La fleur proprement dite est formée par un calice en tube, à 5 ou 6 segments, auquel se soudent les étamines. Au centre, se trouve l’ovaire en forme de fuseau très mince.
– Les bougainvillées donnent très rarement des graines fertiles.
– On les multiplie par bouturage.

Ces plantes tout à fait remarquables croissent très vigoureusement à Tananarive et sont littéralement couvertes de fleurs, depuis septembre jusqu’en mars.

Enfin, les Ficoïdacées ou Aizoacées comprennent : les ficoïdes ou mesambryanthèmes, Mesambryanthemum (Aizoaceae) :
– Qui sont des plantes grasses, à tiges et feuilles charnues, dont une espèce à grandes fleurs roses est souvent cultivée en pots ou sur les rocailles, à Tananarive.
– Ces plantes résistent très bien à la sécheresse.
– Leurs fleurs comprennent : un réceptacle charnu dans lequel est inclus l’ovaire infère. Le périanthe est constitué d’un grand nombre de pièces, toutes semblables et que l’on peut donc considérer comme des sépales. Les étamines sont très nombreuses.

Les tétragones, Tetragonia expansa (Aizoaceae) qui sont originaires d’Australie et de Nouvelle-Zélande, très voisines des ficoïdes, s’en distinguent par les 4 épaississements persistants que porte leur réceptacle. On les cultive beaucoup autour de Tananarive, pour leurs feuilles charnues qui servent comme succédané de l’épinard. Elles sont toutefois beaucoup plus fades. Mais la culture de la tétragone étant moins difficile, les maraîchers la préfèrent.

Toutes les plantes, que nous venons de décrire dans ces quatre derniers types, ont des fleurs dépourvues de pétales.

Elles constituent l’ordre des APÉTALES.

Les quatre types ont entre eux des différences qui peuvent être résumées dans le tableau ci-dessous :

|I Fleurs généralement unisexuées|a) Fleurs groupées en fascicules ou en cyathium. Capsule, à 3 loges, plantes à latex|Euphorbiacées|
||b) Fleurs en chatons, akène, capsule uniloculaire ou drupe|Arbres à chatons|
||c) Fleurs en grappe, akène|Urticacées|
|II Fleurs généralement bisexuées||Polygonacées|

Les 17 types, que nous avons étudiés jusqu’ici, ont tous en commun un caractère très important : leurs graines renferment toujours deux cotylédons.

On en fait pour cette raison un grand groupe : la classe des dicotylédones.

Nous avons divisé cette classe en 5 ordres, dont la classification s’établit ainsi :

Classe des Dicotylédones

Plantes à pétales séparés
1°) ovaire supère : Dialypétales superovariées
2°) ovaire infère : Dialypétales inférovariées

Plantes à pétales soudés
1°) ovaire supère : Gamopétales superovariées
2°) ovaire infère : Gamopétales inférovariées

Plantes sans pétale : Apétales

Voir aussi : [->art44]