L’abutilon strié
Malvacées : Sterculiacées – Bombacacées
Théacées
Droséracées
3ème TYPE
L’ABUTILON STRIÉ
Cet arbuste introduit, du genre Abutilon asiaticum (Malvaceae), est nommé en malgache, Lariky (Mahaf.). Il fait partie de la famille des Malvacées et est originaire d’Amérique tropicale. Il est souvent cultivé dans les jardins pour ses fleurs jaunes, roses ou rouges :
– Il peut atteindre 2 à 3 mètres.
– Ses feuilles en forme de cœur, dentelées, sont couvertes d’un duvet mou.
– Les fleurs comportent : un calice à 5 sépales soudés, une corolle à 5 pétales libres, de nombreuses étamines soudées en une sorte de colonne qui entoure le style. Les nectaires, situés à la base de cette colonne, sécrètent un nectar abondant.
– L’ovaire comporte 5 loges, ornées de poils. Il est surmonté par le style, très long qui traverse la colonne staminale et s’épanouit à son sommet, en un stigmate à 5 branches.
PLANTES VOISINES
Les hibiscus, Hibiscus (Malvaceae), le plus souvent connus des Indigènes, sous le nom de hafotra, sont très abondants dans les forêts malgaches. La plupart d’entre eux ont une écorce fibreuse, utilisée pour la confection de cordes grossières. Certains ont des fleurs très décoratives.
L’hibiscus à étamines saillantes ou Rose de Chine, Hibiscus rosa-sinensis, est nommé en malgache, foulsapate. Il est originaire de Chine ou du Japon et représente l’un des plus curieux d’entre eux :
– C’est un arbre de la région centrale, dont les feuilles adultes sont souvent curieusement découpées, alors que les feuilles des jeunes rameaux ont au contraire un contour régulier.
– La fleur comporte à l’extérieur un calicule de consistance épaisse. Puis, le calice proprement dit a : 5 sépales soudés, une corolle jaune-orangé, 5 pétales tordus en hélice. Les étamines soudées en tube sont très longuement saillantes.
– Le fruit est une capsule couverte de soies rugueuses. Il conserve à sa base le calice et le calicule qui se développent avec lui. À maturité, les 5 carpelles se séparent et laissent échapper de nombreuses graines noires.
– Une autre espèce très commune est le varo ou hibiscus faux tilleul, Hibiscus tiliaceus, dont on se sert sur la Côte-Est pour supporter les lianes de vanille.
La rosette, Hibiscus sabdariffa, très répandue dans toutes les régions tropicales, se rencontre souvent autour des villages de l’Ouest. Les Malgaches l’appellent souvent divay, car ils fabriquent à l’aide de ses fruits, une sorte de boisson très colorée et faiblement alcoolique.
Le gambo, Abelmoschus esculentus, fut probablement introduit par les Arabes qui en apprécient beaucoup le fruit récolté avant la maturité. Il est souvent cultivé dans les jardins potagers, mais s’échappe des cultures et devient rudéral dans les régions chaudes de l’île.
L’urène à feuilles lobées, Urena lobata ou en créole : Jute de Madagascar ou herbe panier à feuilles incisées ou en malgache paka (betsil.), kiriza, sikilenjo, tsikilenza (sak.), (Fig. 6) :
– Est une plante cosmopolite, répandue dans toutes les régions tropicales.
– Sa tige fournit une fibre appréciée.
– C’est une plante suffrutescente, dont la base des rameaux est ligneuse, tandis que leur extrémité est herbacée.
– Ses petites fleurs roses, se développant à l’aisselle des feuilles, sont construites comme celles des hibiscus. Mais l’ovaire est formé de 5 carpelles libres, ne renfermant chacun qu’un seul ovule et qui donnent naissance à 5 akènes (fruits secs ne s’ouvrant pas à maturité). Les styles de ces akènes persistent et se transforment en éléments crochus. – Ils contribuent ainsi à la dispersion de la plante par les animaux car ils s’attachent à leur toison.
Le cotonnier, Gossypium barbadense, en malgache landihazo, est cultivé maintenant dans le sud. Madagascar en possède d’ailleurs 2 espèces indigènes. Il est aussi très utile, grâce aux longs poils qui entourent ses graines et permettent de constituer un textile apprécié. Il est aujourd’hui l’objet d’une importante production et alimente les tissages et filatures d’Ansirabe.
Toutes ces plantes constituent la famille des Malvacées, ayant pour type « la mauve de France » Leur caractère commun le plus marquant est la présence d’étamines nombreuses soudées en tube par leurs filets.
L’urène lobée ou paka.
Noter les étamines nombreuses, longuement soudées en tube autour du style et le fruit qui se partage en cinq akènes, portant des crampons. Ces fruits s’accrochent aux toisons des animaux et c’est ainsi que l’espèce se répand, sur les sols du Baina, de la Côte-Ouest. On tire des tiges une fibre qui sert à faire des sacs d’emballage.
FAMILLES VOISINES
Les dombeya, Dombeya (Sterculiaceae), généralement connus sous le nom de halampona, sont des arbres communs, surtout dans l’Est et le Centre. Leurs écorces fibreuses servent à la préparation de cordes grossières.
Le plus commun en Imerina est le dombeya à feuilles molles, Dombeya mollis :
– C’est un bel arbre, dont les feuilles à 3 lobes ressemblent un peu à celles des érables de France, mais sont plus molles et couvertes d’un abondant duvet velouté.
– Il se couvre au début de la saison sèche de grands bouquets de petites fleurs, d’un blanc rosé.
– Chacune de ces fleurs comporte : un petit calicule formé de 3 bractées libres, un calice à 5 sépales soudés et une corolle à 5 pétales tordus. L’androcée (ensemble des étamines) est composée d’étamines nombreuses, groupées en 5 paquets, en face des pétales. Entre deux de ces paquets d’étamines, on peut voir une sorte de fine lanière qui n’est autre chose qu’une étamine transformée et stérile ou staminode. L’ovaire est surmonté d’un style court et d’un stigmate à 5 lobes.
Plusieurs espèces de ces Dombeya mériteraient d’être cultivées, pour la beauté de leurs fleurs.
À cette même famille des Sterculiacées appartient un arbre très cultivé dans les régions tropicales le cacaoyer, Theobroma cacao, en malgache, Kakao (tank. et betsim.). Il est originaire d’Amérique du Sud où le cacao était déjà très estimé sous les Incas, les Aztèques et les Mayas. (Fig. 7)
– Les gros fruits en cabosses de cet arbre contiennent des graines qui après torréfaction, fournissent le cacao, matière première de la préparation du chocolat.
– Le cacaoyer est surtout cultivé à Madagascar, dans la riche région du Nord-ouest, dans la vallée du Sambirano. Il fut introduit dès la conquête et donne lieu à des exportations de plus en plus importantes qui ont atteint en 1936 : 399 tonnes.
– La fleur du cacaoyer est curieusement construite. Elle comporte : 5 sépales, 5 pétales présentant chacun à la base, une partie renflée en forme de cuiller qui recouvre l’étamine fertile. Puis, une portion rétrécie et enfin un lobe allongé, en forme de bandelette.
– L’androcée comporte : 5 staminodes alternant avec les pétales, dressés, terminés en pointe effilée, entourant le pistil qu’ils dépassent et 5 paires d’étamines alternant avec les staminodes. Chaque paire d’étamines fertiles comporte un seul filet et 4 loges disposées en croix, incluses, dans le renflement de la base du pétale.
– L’ovaire est supère à 5 loges surmontées par 5 styles distincts.
– Le fruit ou cabosse a un peu la forme d’un concombre. Il peut atteindre 25 centimètres de long. Sa surface rugueuse et mamelonnée est parcourue par dix saillies longitudinales, équidistantes.
– Les graines de la taille d’une noix sont nichées dans une pulpe molle.
La culture de cet arbre serait très intéressante à développer dans les sols riches de l’Est et du Nord-ouest.
Le cacaoyer
Il porte le nom scientifique de Theobroma ( qui veut dire en grec « breuvage des dieux ») Les fruits, appelés cabosses, peuvent être gros comme une petite papaye. On le cultive surtout à Nosy-Be et dans le Sambirano. Ses graines après préparation servent à faire le chocolat.
Il faut placer ici, le baobab, Adansonia (Bombacaceae) (Fig. 8 et 9), l’un des géants du règne végétal, au moins pour la grosseur de son tronc. Les paysages de la région occidentale sont caractérisés par la présence de ces gros arbres, au tronc renflé en forme de bouteille, dont les branches disproportionnées sont généralement dépourvues de feuilles. Au début de la saison des pluies apparaissent de grandes fleurs, d’un blanc crème, caractérisées par leurs étamines soudées à la base et libres au sommet. Leur fruit qui atteint la taille du melon contient de nombreuses graines, grosses comme des noisettes et repliées sur elles-mêmes, en forme de rein.
C’est encore à cette famille des Bombacacées qu’appartiennent les fromagers ou kapokiers ou ouatiers, Ceiba pentandra (Bombacaceae), en malgache, pemba, (Fig. I0) :
– Arbres à tronc renflé, armé d’épines, que l’on rencontre souvent autour des villages de la région occidentale.
– Dénudés pendant la sécheresse, ils portent à la saison des pluies de grandes feuilles digitées.
– Les fleurs sont grandes. Elles comportent : un calice à sépales soudés, 5 pétales libres allongés, 5 étamines très grandes, soudées jusqu’aux anthères et un ovaire à 5 loges, surmonté d’un style très long, terminé par un stigmate à 5 lobes.
– Le fruit est une grosse capsule atteignant 20 centimètres de long et s’ouvrant à maturité par 5 fentes longitudinales.
– Les graines sont enveloppées de poils soyeux qui constituent le kapok.
Le kapokier et le baobab fournissent des écorces souvent utilisées dans l’Ouest, comme textiles. Leurs graines peuvent donner par broyage une huile alimentaire assez fine. Enfin, leurs troncs riches en eau sont abattus et donnés comme nourriture aux bœufs en cas de disette fourragère, pendant la saison sèche.
Le fromager ou kapokier ou ouatier ( pemba )
Les graines sont entourées de poils soyeux qui forment le kapok. Ces graines, si elles étaient ramassées, peuvent fournir une huile intéressante.
Il faut citer encore le théier, Camellia thea, syn. Thea chinensis (Theaceae), arbuste asiatique dont les jeunes feuilles et les bourgeons produisent, après fermentation, le thé. Introduit depuis longtemps à Madagascar, il y pousse avec vigueur, surtout dans le Centre. Mais il ne peut faire l’objet d’une industrie car la cueillette exige une main-d’œuvre très importante.
Le camélia, Camellia japonica (Theaceae), est une espèce proche du théier, cultivée pour la beauté de ses fleurs. Il est originaire de Chine, du Japon, de l’Inde, de la Corée et du Sud-est de l’Asie. Il se développe très bien à Tananarive.
Ces plantes appartiennent à la famille des Théacées.
Le CACAO et le CHOCOLAT
Le cacaoyer, Amérindien,
est encore une plante d’Amérique centrale. Ses propriétés étaient connues et appréciées des indigènes, bien avant l’arrivée des Européens et son usage était réservé aux personnes de qualité. Les premiers blancs qui le connurent furent les soldats de Fernand CORTEZ qui débarquèrent au Mexique, en 1519.
Ce furent les religieuses espagnoles installées au Mexique qui mirent au point la recette du chocolat. Cette préparation, d’abord faite uniquement en Amérique, s’implanta bientôt en Espagne. La première usine fut créée en France, en l659. La vogue du chocolat fut très rapide. Toute l’Europe civilisée en consomma bientôt. En 1684, les docteurs des facultés discutaient gravement pour savoir si le chocolat n’avait pas été le breuvage des Dieux, plutôt que le nectar et l’ambroisie. C’est ce qui valut au cacaoyer le nom scientifique, Theobroma, que lui donna LINNÉ.
Depuis des siècles, l’industrie française du chocolat est célèbre dans le monde entier, pour la qualité de ses produits.
À Madagascar, le cacaoyer fut introduit d’abord sur la Côte Est, en provenance de la Réunion. Quelques plantations furent aussi installées à Sainte-Marie. Mais, jusqu’à la conquête française ces plantations restèrent très limitées, en raison de l’insécurité des établissements agricoles et des difficultés d’exportation. En 1896, l’île exporta pour la première fois 1689 kg.
C’est dans la riche région du Sambirano que le cacaoyer devait trouver sa terre d’élection. Les cultures s’y développèrent peu à peu et ne cessèrent de s’accroître. Les exportations atteignent aujourd’hui quelques centaines de tonnes.
Par ailleurs, une importante partie de la production locale est transformée sur place en chocolat pour la consommation de la Grande-Île. Une usine aménagée d’abord à Tamatave, puis à Tananarive, depuis 1939, produit annuellement en moyenne 150 tonnes, d’un chocolat bien apprécié des enfants de Madagascar.
Les fruits du cacaoyer ou cabosses, sont récoltés lorsqu’ils sont bien mûrs. On les brise et l’on fait fermenter ensuite pendant plusieurs jours, les graines et la pulpe qui les entoure. Le produit rouge contenu dans la graine diffuse alors et doit colorer celle-ci, bien uniformément. De nombreuses autres modifications chimiques accompagnent cette fermentation, la graine perd son âcreté naturelle et devient plus douce. Les graines ou fèves sont ensuite lavées et desséchées au soleil pour l’expédition.
À l’usine, le cacao est d’abord torréfié, c’est-à-dire grillé comme le café. On le passe ensuite dans des concasseurs pourvus d’une soufflerie qui permettent la séparation des coques. Les amandes isolées sont alors moulues finement entre des meules à grain, de plus en plus fin. Lorsque le broyage est bien terminé, le cacao forme une pâte onctueuse et fine. On le fait alors passer dans le mélangeur où il est brassé longuement avec le sucre en poudre et la vanille qui doit le parfumer.
Quand le mélange est bien homogène, il ne reste plus qu’à le couler dans des moules en fer blanc, sur une table à secousses appelée : tapoteuse.
Le cacao renferme une importante quantité de matière grasse : « le beurre de cacao ». Pour le mélanger à l’eau, il est indispensable de retirer ce beurre de cacao. Cette opération est effectuée dans une presse hydraulique, dont les plateaux sont chauffés à la vapeur. Le cacao, ainsi dégraissé, est appelé cacao soluble. Il se mélange à l’eau sans difficulté.
Le chocolat et le cacao ont une très haute valeur alimentaire : la consommation peut en être encore largement augmentée.