La vigne

La vigne

Ampélidacées : Vitacées – Rhamnacées

7ème TYPE

LA VIGNE

par Pierre Boiteau

La vigne d’Europe, Vitis vinifera (Vitaceae), (Fig. 26), est une plante cultivée dans la région méditerranéenne depuis la plus haute antiquité, pour la production du raisin et du vin. Les Arabes l’importèrent aux Comores et dans le Sud-est de Madagascar, avant le XVIe siècle. Sa culture se répandit rapidement dans le Sud et l’Ouest, mais peu sur les Plateaux. C’était une variété à gros grains blancs, durs et allongés. Le raisin est d’ailleurs bien meilleur dans la région occidentale où il mûrit en saison sèche, que sur les Plateaux où il arrive à maturité en pleine saison des pluies. Cette variété à fruits blancs est aujourd’hui devenue très rare.

En 1802, MICHAUX introduisit une vigne américaine, Vitis labrusca (Vitaceae) qui est aujourd’hui très cultivée sur les Plateaux, sous le nom d’Isabelle. C’est un cépage à grain rouge, à pulpe épaisse et à goût foxé caractéristique. Il sert en majeure partie à la production du vin local.

Enfin, depuis la création du Service de l’Agriculture, celui-ci, ainsi que des particuliers ont introduit de nombreux cépages. Mais leur croissance est souvent entravée par des champignons parasites et une récolte intéressante est presque impossible sans traitements anticryptogamiques. Aussi, « le labrusca » reste le plus
répandu, malgré le goût peu agréable qu’il communique au vin.

La production du vin pour la consommation locale atteint aujourd’hui une assez grande importance.

La vigne, voaloboka en malgache, fleurit à Tananarive en septembre.
Sa fleur est très petite. Elle comprend : 5 sépales à peine visibles, pétales verts, soudés par leur sommet en une sorte de capuchon qui se détache par le bas, 5 étamines et un ovaire à 2 loges, supère.
Cet ovaire forme le grain de raisin qui est une baie. C’est-à-dire un fruit charnu renfermant plusieurs graines.

La vigne est le type de la famille des Vitacées.

La vigne ou voaloboka.

Ses grappes de fruits ou raisins fournissent le vin.

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FAMILLES VOISINES

La petite famille des Rhamnacées est représentée à Madagascar par un arbre fruitier très abondant dans l’Ouest, le jujubier, Ziziphus (Rhamnaceae), (Fig. 27), en sakalava mokonazo. Il en existe deux espèces :

1°) Le premier, Ziziphus mauritiana (Rhamnaceae), a un fruit plus volumineux et des rameaux droits, peu épineux. Il est originaire de l’Inde. À la période de maturité, la nuit, de très nombreux petits lémuriens, les microcèbes, se régalent de ses fruits et ne se dérangent même pas à l’approche d’une lampe.

2°) Le second, Ziziphus jujuba (Rhamnaceae), à fruits plus petits, moins savoureux, à rameaux tortueux, très épineux, provient de l’Afrique du Nord.

– Les deux espèces furent introduites anciennement à Madagascar par les « Silam » de Zanzibar. Leurs graines étant disséminées par les sangliers, ces arbres ont pris, au cours des dernières années, une extension formidable, surtout dans les terrains sablonneux et calcaires de l’Ouest. Leur résistance au feu aidant, ils ont tendance à supplanter dans beaucoup de cas la végétation primitive.
– Ces petits arbres ont des feuilles alternes, assez coriaces, à stipules transformées en épines. Leurs fleurs petites, verdâtres comportent : un calice à 5 sépales, une corolle à 5 pétales, verts tous les deux, 5 étamines et un pistil composé de deux carpelles. Le pistil est entouré d’un renflement caractéristique : le disque. Le fruit du jujubier, le jujube est une grosse drupe, comme une olive, à noyau ligneux, à pulpe sucrée, mucilagineuse et parfumée. On leur attribue des vertus pectorales.
– C’était un fruit très recherché dans l’antiquité et Homère chantait les vertus d’un jujubier, qu’il appelait « le lotus en arbre » et « dont les fruits étaient si délicieux, qu’ils faisaient perdre à ceux qui les mangeaient le souvenir de leur patrie »

Le jujubier ou mokonazo.

Très commun dans les savanes, aux environs de Maevatanana et de Majunga.

Nous venons d’étudier sept types de fleurs qui présentent toutes, un caractère commun :

Elles ont des pétales libres et un ovaire supère.

Elles constituent l’ordre des Dialypétales superovariées.

Tableau récapitulatif :

I) Étamines en nombre indéfini insérées en spirales continues : Renonculacées

II) Étamines en nombre variable :
a) carpelles ouverts : Crucifères
b) carpelles fermés : Malvacées
c) Fleurs régulières :
1) calice, corolle et androcée libres : Caryophyllacées
2) calice, corolle et androcée concrescents : Rosacées

III) Étamines en nombre multiple des pétales, plusieurs verticilles :
Fleurs irrégulières : Papilionacées

IV) Étamines en même nombre que les pétales : Ampelidacées-Vitacées

Voir aussi [->art60]