L’agaurie

L’agaurie

Ericacées :

Crassulacées- Ebénacées

Plumbaginacées – Primulacées

9ème TYPE

L’AGAURIE OU ANGAVODIANA

L’agaurie, Agauria salicifolia = ??? (Ericaceae), que les Malgaches nomment angavodiana :
– C’est un petit arbre de la forêt de l’Est qui se transforme en un arbuste
rabougri, sur les rocailles du Centre et même se réduit à une souche émettant des rejets annuels, dans les prairies soumises au feu. C’est là encore un exemple des modifications importantes que certains types biologiques peuvent subir sans disparaître.
– Les feuilles, longues, étroites, assez souples dans la forme forestière, deviennent plus petites, arrondies et coriaces chez les arbustes des rochers desséchés.
– Les fleurs apparaissent vers le mois de novembre. Ce sont de petites clochettes roses ou blanches, de 1 centimètre de long, groupées en grappes élégantes. Chaque fleur comporte : un calice composé de 5 sépales soudés, une corolle composée de 5 pétales soudés qui constituent une sorte de tube renflé, au sommet duquel on voit 5 petites dents, 10 étamines insérées sur la base de la corolle et un ovaire supère à 5 loges.
– Le fruit est une capsule s’ouvrant par 5 fentes et renfermant de nombreuses petites graines.

– L’angavodiana fournit un bois de peu de valeur. Il était particulièrement utilisé autrefois pour la fabrication du charbon de bois. C’est une plante toxique, ayant causé des empoisonnements chez plusieurs animaux domestiques.

La Bruyère de Madagascar, Philippia madagascariensis (Ericaceae), (Fig. 30), plus connue en malgache sous le nom, d’anjavidy, est une plante extrêmement répandue dans tout le Centre de Madagascar. Ce petit arbuste qui peut atteindre 2 à 3 mètres, constitue un maquis très touffu auquel on donne le nom de savoka :
– Cette formation particulière s’établit généralement sur l’emplacement de la forêt primitive, quand celle-ci a été détruite par le feu. Le savoka est toujours très sec, il ne peut plus retenir l’humidité que l’épaisse forêt primaire absorbait. Il constitue donc une proie particulièrement facile pour le feu et c’est par milliers d’hectares qu’il brûle, souvent à l’époque des grands incendies de brousse. Il est peu à peu remplacé par la prairie, en même temps que la réserve d’humus du sol disparaît. La prairie elle-même devient de plus en plus pauvre. Le sol est raviné, lavé de ses principes fertilisants. Bientôt les graminées ne réussissent plus à couvrir toute sa surface. La stérilisation par la radiation solaire directe termine alors l’œuvre de dévastation commencée par le feu. Le savoka n’est donc qu’une formation de transition. Cependant, s’il était protégé des incendies, il pourrait y apparaître certaines essences édificatrices et quelques peuplements forestiers pourraient peut-être se reconstituer tout du moins, à proximité immédiate de la forêt intacte.

Les bruyères malgaches ont des fleurs organisées, comme celles des agauries, mais beaucoup plus petites et à peine visibles à l’œil nu.

Ces deux genres présentent un grand nombre de petites espèces, bien distinctes et qui constituent toujours des peuplements purs. Ce sont des genres en voie active de fractionnement, chez lesquels l’apparition des espèces nouvelles s’effectue sous nos yeux. Ils présentent pour cette raison un grand intérêt pour le biologiste.

Ces plantes constituent à Madagascar la famille des Ericacées à laquelle appartiennent également les « bruyères de France »

FAMILLE VOISINE

Les ébéniers, Diospyros (Ebenaceae), sont de beaux arbres de nos forêts côtières. Ils fournissent le bois d’ébène si apprécié pour sa dureté et qui a fait dans le passé l’objet d’un commerce assez important. Les Diospyros megasepala portent généralement en malgache les noms de hazomainty ou hazomafana :
– La fleur des ébéniers est construite sur le type 4. Elle comporte 4 sépales plus ou moins soudés. La corolle en forme de clochette est constituée par 4 pétales soudés. Les 8 étamines sont insérées en 2 verticilles sur la corolle. L’ovaire supère comprend 4 loges. Chaque loge renferme deux ovules. Il est surmonté d’un style court terminé par 4 branches stigmatifères. La fleur comporte des nectaires très développés et ces arbres sont très visités par les abeilles au moment de leur floraison qui s’échelonne, suivant les espèces, de la fin septembre jusqu’en décembre.
– Le fruit est une baie dont la grosseur varie suivant les espèces, de la taille d’une cerise à celle d’une pomme. Il contient généralement 8 graines. Il reste généralement entouré par le calice qui se développe en même temps que lui et reste à sa base. La pulpe du fruit est comestible, mais elle n’est assez sucrée que lorsque le fruit est blet. Avant la maturité complète le fruit est extrêmement astringent et parfois de saveur brûlante.

Les kakis ou plaqueminiers, Diopyros (Ebenaceae), ces arbres furent introduits, vers 1870, par les missions. D’excellentes variétés ont été importées depuis, par les Stations d’Essai. Mais elles sont peu répandues, car leur croissance est très lente et elles exigent assez de soins :
– Le Diopyros kaki, originaire du Japon, fournit des fruits estimés avec lesquels on confectionne de bonnes confitures.
– Actuellement, le Diopyros lotus, originaire de Chine, produit des fruits comestibles très appréciés.
– Ces arbres ont été introduits sur les Hauts-Plateaux, où leurs feuilles prennent une belle couleur automnale et tombent vers juin, juste avant la maturité de leurs fruits.

Ces plantes appartiennent à la famille des Ebénacées.

Le plumbago du Cap_ou dentelaire, Plumbago auriculata, syn. P. capensis (Plumbaginaceae), dont le nom de dentelaire est tiré de l’usage qu’on faisait autrefois de ces plantes, comme odontalgique. Elle renferme de la plumbagine qui est une substance à propriété antispasmodique.
– C’est un petit arbuste lianoïde, à gracieuses fleurs bleues, couramment cultivé dans les jardins de Tananarive. Son introduction est très récente. Il provient du Cap de Bonne-Espérance. À la Réunion où il est cultivé depuis plus longtemps, il s’est déjà naturalisé en de nombreux points.
– Les fleurs de la dentelaire sont groupées en épis à l’extrémité des rameaux. Elles sont sessiles et portent à leur base un petit calicule, composé de 3 bractées. Elles comprennent : un calice tubuleux formé de 5 sépales soudés, sur presque toute leur longueur et portant vers son sommet de nombreux poils glanduleux. La corolle bleu pale comprend un tube mince de 3 à 4 centimètres de long et s’épanouit au sommet en 5 segments ovales. Les 5 étamines sont libres. Leurs anthères arrivent juste au niveau de la gorge du tube. L’ovaire est supère, surmonté d’un long style qui s’épanouit au niveau de la gorge de la corolle, en un stigmate à 5 branches.

La dentelaire de Zeylande, Plumbago zeylanica (Plumbaginaceae), est naturalisée çà et là dans la Grande-Île, en particulier dans le domaine occidental et le pays Sihanaka. C’est un arbuste sarmenteux, à toucher visqueux, en raison des poils glanduleux qui le couvrent presque partout. Ses fleurs groupées en épis ont une structure analogue à celle de l’espèce précédente, mais leur corolle est blanche et le calice porte des poils glanduleux plus abondants.

Les primevères, Primula (Primulaceae) (du latin : Primo vere, signifiant, au début du printemps), originaires d’Europe tempérée, parfois utilisées pour la décoration des jardins, ont une fleur de structure très analogue. Leur ovaire cependant contient de nombreux ovules, donnant naissance à un grand nombre de petites graines, alors qu’il ne renferme généralement qu’un seul ovule chez les Plumbaginacées.

La primevère malacoïde, Primula malacoides, à petites fleurs bleues, abondantes et très gracieuses, est l’espèce la plus fréquemment cultivée à Tananarive.

Elle peut servir de type à la famille des Primulacées (Primulaceae)

Philippie ou bruyère de Madagascar

En malgache : anjavidy

Communs sur les sommets rocheux du Centre et dans la région de Manjakandriana.

Enfin, les Crassulacées qui ne comptent guère à Madagascar, que des genres à corolle soudée, doivent aussi être rangées auprès des Ericacées :
– Ce sont des plantes grasses à tiges et à feuilles charnues et à port très divers.
– Tantôt, ce sont des plantes basses ne comportant, qu’une rosette de feuilles grasses. D’autre fois, ce sont des plantes plus élevées, à feuilles cylindriques qui les font ressembler beaucoup aux Cynanches aphylles ou à certaines Euphorbes du Sud-ouest.
– Il est d’ailleurs extrêmement curieux de noter, que dans des familles aussi diverses, des formes presque semblables quant à l’appareil végétatif, aient pu apparaître et se fixer dans un même milieu.
– D’autres crassulacées malgaches sont lianoïdes.

– L’une d’entre elles est un petit arbre très pittoresque du Sud-ouest, qu’on a surnommé, l’arbre-feutre, Kalanchoe beharensis (Crassulaceae), en raison de ses feuilles couvertes de poils ras qui rappellent l’aspect et le toucher de ce tissu. Ces feuilles qui atteignent 30 centimètres de long, sont de forme triangulaire, mais plus ou moins contournées. Elles laissent sur le tronc quand elles se détachent, une grande cicatrice triangulaire en forme d’écusson.

– Enfin, quelques espèces des forêts de l’Est et du Centre sont de petites plantes épiphytes, dont les fleurs en clochettes d’un rouge brillant sont très gracieuses.

– L’une de ces plantes le kalanchoe de Grandidier, Kalanchoe grandidieri (Crassulaceae), (Fig. 31), est connue dans le Sud-ouest sous le nom de, Mongy, Isaka, Sofisofy :
– Les Antandroy la récoltent souvent pour son écorce qui secrète des résines odorantes et dégage en brûlant, une odeur de benjoin. Une particularité curieuse de cette écorce, c’est qu’elle brûle bien, même fraîche et encore gorgée d’eau.
– La plante atteint plus de 2 mètres de haut, avec de grosses tiges charnues renflées, sur lesquelles les cicatrices foliaires restent très apparentes.
– Les feuilles sont très
charnues, épaisses, groupées en rosette au sommet des tiges nues.
– L’inflorescence est terminale, à axe robuste.
– Les pédoncules secondaires, alternes ou opposés, portent 2 à 5 fleurs. Chaque fleur comporte : un calice tubuleux, à 4 dents. Une corolle violacée, à tube dépassant longuement le calice, terminée par 4 lobes ovales, en pointe aiguë au sommet. Le tube de la corolle est à section carrée, avec 4 angles nets correspondant au milieu des pétales soudés. Les étamines sont au nombre de 8, en deux verticilles inégaux, soudées à la base avec la corolle. Au centre de la fleur se trouvent les 4 carpelles, libres, allongés, atténués peu à peu en styles courts. Chacun d’eux renferme un grand nombre d’ovules qui se transformeront en graines très petites.

– Parmi les nombreuses espèces que comprend cette famille, existent des plantes très décoratives, dont la culture gagnerait à être entreprise d’une façon plus courante. Elles se prêtent non seulement à la garniture des rocailles, mais encore à la composition de potées fleuries du plus charmant effet.

Kalanchoe de Grandidier ou mongy

Ses feuilles gorgées d’eau lui permettent de résister aux grandes sécheresses de l’Androy.

Noter les 4 carpelles séparés, renfermant chacun de nombreux ovules.